Les interventions en séance

Budget
27/07/2012

«Projet de loi de finances rectificative pour 2012-Articles additionnels après l’article 27-Amendement n° 228, présenté par M. Jarlier-Explication de vote»

M. Pierre Jarlier

Cet amendement va dans le même sens que ceux du rapporteur général de la commission des finances. Il tend à corriger un oubli rédactionnel du législateur concernant les exonérations de taxe d’habitation en cas de fusion d’EPCI. L’article 21 de la loi de finances pour 1992 a remplacé les dégrèvements de taxe d’habitation accordés aux personnes économiquement faibles par des exonérations. Les pertes de recettes subies par les collectivités locales et leurs groupements du fait de ces exonérations sont compensées par l’État. La compensation, pour les communes et les EPCI, est égale au produit des bases par le taux de taxe d’habitation voté en 1991 par la collectivité. Toutefois, ce taux est majoré du taux départemental, compte tenu du transfert de la part départementale de cette taxe au profit du bloc communal à la suite de l’entrée en vigueur de la réforme de la taxe professionnelle. En cas de fusion, cette compensation devrait logiquement être récupérée par le nouvel EPCI, ce qui n’est malheureusement pas le cas aujourd’hui. En 2011, plusieurs EPCI issus d’une fusion n’ont ainsi pas pu bénéficier de cette compensation. Cet amendement tend à corriger cette situation en inscrivant clairement dans la loi les modalités de calcul de la compensation après fusion. Les exonérations dont il s’agit concernent les personnes âgées à faibles revenus et les personnes handicapées. Les compensations étaient, il faut le savoir, totales pour chacun des EPCI et sont appelées à disparaître du fait de la fusion. La perte de bases de taxe d’habitation qui en découle peut atteindre 10 %, ce qui empêche certaines fusions d’aller jusqu’à leur terme. Pour les zones rurales où les revenus sont parfois très faibles et le pourcentage de personnes âgées élevé, cette situation peut être tout à fait pénalisante en termes d’élargissement du champ de l’intercommunalité. Nous suggérons donc de rétablir la compensation de ces exonérations pour permettre des fusions aujourd’hui bloquées.