Les interventions en séance

Sports
27/04/2011

«Proposition de loi relative à l’organisation du championnat d’Europe de football de l’UEFA en 2016»

M. Jean Boyer

Madame la présidente, madame le ministre, mes chers collègues, le 28 mai 2010, le comité exécutif de l’Union européenne des associations de football, l’UEFA, désignait la France comme pays organisateur de l’Euro 2016. Mes chers collègues, que nous soyons de la majorité ou de l’opposition, nous sommes fiers quand la France prend des initiatives. Nous sommes fiers quand elle relève des défis et qu’elle gagne ! Le président de ce comité, Michel Platini, était footballeur à Nancy et a porté les couleurs de l’équipe de France de football, de cette équipe qui a rayonné dans le monde. Aujourd’hui, cet homme est une personnalité d’envergure européenne et internationale. Mes chers collègues, la France a obtenu l’organisation de la coupe d’Europe de football à sept voix contre six. C’est comme un tir au but ! Pour marquer ce but, notre pays n’a d’ailleurs pas eu besoin de la participation de Michel Platini, qui s’est abstenu. Accueillir un tel événement sportif est une chance pour notre pays, car le championnat d’Europe de football est une compétition où s’affrontent des équipes considérées comme les meilleures à l’échelle mondiale. Certes, l’équipe de France n’a pas défendu nos couleurs avec dignité il y a quelques mois. Mais ce sont deux pays européens qui ont participé à la finale de la Coupe du monde de football 2010 : les Pays-Bas et l’Espagne. L’Italie, l’Allemagne, l’Angleterre, la Croatie et le Portugal ont également de belles équipes, et ce sera un plaisir de les voir jouer en France. Madame le ministre, mes chers collègues, j’aime le football. Très modestement, j’ai demandé voilà quatre ans à un remarquable footballeur ayant fait partie des gagnants de la Coupe du monde de 1998 de me remettre ici, au Sénat, la Légion d’honneur. Ce joueur avait brillamment porté les couleurs de l’équipe de France. Madame le ministre, le sport français est fier que vous soyez à la tête du ministère des sports, car vous savez ce qu’est le sport. Être sportif, c’est se battre contre soi-même, gagner et porter dignement les couleurs de la France ! Je peux l’affirmer avec beaucoup de vérité : vous y parvenez parfaitement. Vous êtes une référence exceptionnelle, vous vivez le sport. Par votre action dans le cadre de la Fédération française handisport, vous donnez également de l’espoir à ceux qui ont été pénalisés par la vie. Mes chers collègues, je vais devoir conclure, mais il est paraît-il plus difficile de couper la langue à un sénateur ancien agriculteur que de tenir les mains à un voleur. (Sourires.) La France est le pays que nous aimons, auquel nous nous sentons unis lorsque ses couleurs sont hissées en haut d’un mât olympique ou à l’occasion d’autres compétitions sportives. Dans ces moments, quelle que soit notre appartenance politique, notre âge ou notre couleur de peau, nous sommes tous Français ! Notre pays compte 2 200 000 licenciés de football et 8 millions de téléspectateurs ont regardé le match que la France a joué contre le Luxembourg pour se qualifier pour l’Euro 2016. Près de 400 000 personnes se rassemblent chaque dimanche dans les stades français et portent l’image de la fraternité. Les stades français ont une ancienneté moyenne de dix-sept ans, contre sept ans en Allemagne. Nos stades ne sont pas lamentables, ni en mauvais état, mais ils sont quelque peu obsolètes. Pour rénover le parc français des enceintes sportives, il est essentiel que les acteurs privés puissent intervenir financièrement aux côtés des collectivités territoriales dans le cadre de partenariats public-privé, à l’instar de ce qui se fait pour les plans État-région. En effet, la facture des investissements de rénovation, d’amélioration ou de reconstruction des onze stades retenus pour l’Euro 2016 s’élève – vous le savez, madame le ministre – à 1,8 milliard d’euros. J’ai dépassé le temps qui m’était imparti ! Madame la présidente, madame le ministre, je vous prie de bien vouloir m’en excuser. Les membres de l’Union centriste sont respectueux du temps de parole. Les solutions privilégiant la mixité des financements publics et privés peuvent nous permettre de mieux partager le risque de la construction du stade entre plusieurs acteurs et de décharger la collectivité de la maintenance et de l’entretien, trop souvent coûteux. Les clubs disposeraient, en outre, d’une stabilité plus importante, propice à encourager leurs investissements et à favoriser la modernisation des stades. En passant à une offre moyenne de 3 180 places « VIP » par stade contre 1 162 places à ce jour, on pourrait augmenter les recettes de près de 100 millions d’euros, c’est-à-dire de 162 % ! C’est bien ce type de travaux qui devraient être financés d’ici à 2013, mais ils nécessitent des investissements importants. Ce n’est pas par hasard, ce n’est pas en tirant un billet d’un chapeau, madame le ministre, que je vous apporte mon soutien et celui de la grande majorité du groupe de l’Union centriste. Certains de mes collègues, peu nombreux, approuveront les amendements qui seront présentés par l’éminent sénateur maire de Lyon, M. Gérard Collomb. Toutefois, notre groupe votera ce texte, qui va dans le sens de l’avenir du football français. Dans notre société, comme dans un match, après la rencontre vient le rassemblement dans la fraternité. Madame le ministre, mes chers collègues, vive le football, qui est un artisan incontournable de la fraternité et de la cohésion sociale ! (Applaudissements sur les travées de l’UMP et au banc des commissions.)