Les interventions en séance

Economie et finances
Nathalie Goulet 26/11/2010

«Projet de Loi de Finances pour 2011, Mission ‘ Ecologie, développement et aménagement durables»

Mme Nathalie Goulet

Monsieur le secrétaire d’État, ma question est une victoire de l’optimisme sur l’expérience, comme disait Henri VIII lors de son sixième mariage. (Rires.)
Je veux évoquer devant vous le contournement de Saint-Denis-sur-Sarthon, qui fait l’objet de promesses non tenues depuis une soixantaine d’années. En effet, depuis soixante ans, on promet une déviation aux élus de cette commune qui voit passer 13 985 véhicules par jour, dont 2 646 poids lourds, sur un tronçon de route extrêmement dangereux, dont les abords sont fréquentés quotidiennement par 170 écoliers. Or il n’existe absolument aucune autre solution pour mettre un terme à cette situation dangereuse.
Le financement du contournement permettrait de sécuriser l’axe très ancien qui relie Paris à la Bretagne, par Alençon et Pré-en-Pail. Ce dossier fait l’objet d’une préoccupation commune, avec François Zocchetto et Jean Arthuis, et un certain nombre de députés viendront sûrement vous solliciter également. Ils peuvent d’autant plus vous solliciter que l’un d’entre eux a été, pendant au moins cinq mandats, président de la commission des routes en Basse-Normandie et n’a absolument rien fait !
J’ajoute que le montant de ce contournement est évalué à environ 50 millions d’euros et j’en aurai fini en disant que le grand emprunt n’a pas pu résoudre le problème. Mieux, le plan de relance nous a fait dépenser 60,5 millions d’euros pour racheter la salle Pleyel ! Ce contournement coûte donc nettement moins cher ; de plus, il permettrait d’économiser des vies, d’éviter des accidents et de sécuriser la route de Bretagne.
Monsieur le secrétaire d’État, quand pensez-vous que l’État pourra enfin respecter la parole donnée sur le contournement de Saint-Denis-sur-Sarthon ?

REPONSE DU MINISTRE

M. Thierry Mariani, secrétaire d’État. Je vous remercie, madame la sénatrice, de cette question aussi inattendue que précise ! Sincèrement, n’étant pas un spécialiste du contournement de Saint-Denis-sur-Sarthrou...
Pardonnez-moi, les références royales du début de votre question m’ont quelque peu troublé !
Plus sérieusement, le seul engagement que je puisse prendre consiste à vous recevoir dès que cela vous sera possible, pour que nous examinions ensemble la question après l’avoir effectivement étudiée. Vous savez que le Grenelle de l’environnement prévoit des procédures pour résoudre des problèmes tels que celui que vous soulevez, pour améliorer le quotidien des Français dans le respect de préoccupations environnementales évidentes.
Franchement, je ne suis pas en mesure de vous en dire plus. Je ne pourrai pas non plus citer Henri VIII, mais je suis à votre disposition pour discuter avec vous de cette question, même si j’ai moins de mariages à mon actif que lui !
Pour finir par une citation sur l’optimisme – ou le pessimisme –, je me souviens qu’Alexandre Zinoviev, quand on lui demandait quelle est la différence entre un optimiste et un pessimiste, répondait que le pessimiste est celui qui dit : « Cela ne peut pas aller plus mal ! » et l’optimiste celui qui répond : « Mais si, mais si ! ». (Sourires.) Je ne sais pas si cela a un rapport avec le contournement...

REPLIQUE DE MME NATHALIE GOULET

Monsieur le secrétaire d’État, je vous propose de faire la moitié du chemin : venez, dès que votre emploi du temps vous le permettra, à Saint-Denis-sur-Sarthon. Il faut en effet examiner la situation sur place.
En outre, le préfet paraît tout à fait décidé à trouver une solution, mais je pense qu’il faut que vous puissiez forger votre propre opinion sur une situation qui est loin d’être banale et sur laquelle Dominique Bussereau, après sept ou huit autres ministres, s’était déjà engagé. Nous prendrons date, ce soir sans doute, pour un de vos premiers voyages officiels dans l’Orne, qui est un département extrêmement accueillant !