Les interventions en séance

Education et enseignement supérieur
Catherine Morin-Desailly 23/05/2013

«Projet de loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République-Article 7-Explication de vote»

Mme Catherine Morin-Desailly

J’ai écouté très attentivement M. le ministre et je voudrais réagir à ses propos : l’échec du socle serait lié à l’incapacité ou, selon lui, au désarroi de ceux qui étaient chargés de le mettre en œuvre, à savoir les enseignants qui ne se seraient pas approprié cette manière d’aborder l’éducation et ne se seraient par conséquent pas impliqués. L’instauration du socle requiert bien une nouvelle façon d’enseigner et de travailler. Il ne s’agit plus de rester cantonné dans sa propre discipline. (M. Gérard Longuet acquiesce.) Le travail doit désormais être fait en équipe et de manière transversale. L’enseignant doit veiller à vérifier si, à travers chacune des disciplines, les compétences sont acquises. En vingt ans d’expérience au sein de l’éducation nationale, je me suis souvent dit, avec d’autres, que nous étions trop cantonnés dans notre petite discipline. (M. Gérard Longuet acquiesce à nouveau.) Elle est importante, bien entendu. Mais, en définitive, ce qui compte pour bien aborder la vie, c’est d’avoir une tête bien faite plutôt qu’une tête bien pleine. Le numérique – nous aurons l’occasion d’en parler tout à l’heure – va entraîner une approche totalement différente de l’accès au savoir et à la connaissance. Si on ne se pose pas la question de l’enseignement, des missions des enseignants, on est à côté de la plaque – pardonnez-moi cette expression un peu familière qui ne vise qu’à nous faire réagir collectivement, mes chers collègues. Il faut absolument réfléchir aux missions de l’enseignement et à l’organisation du travail aujourd’hui. Je déplore que ces sujets soient totalement absents de ce projet de loi. (M. Gérard Longuet acquiesce.) Lors de la discussion générale, Françoise Férat et moi-même avons regretté que ce projet de loi de « refondation » n’aborde pas la question de l’organisation du travail des enseignants, les premiers susceptibles, pourtant, de faire réussir l’école. Je tenais à faire ces quelques remarques pour vous dire, monsieur le ministre, que le socle est plus qu’un tremplin, c’est une base intangible.