Les interventions en séance

Economie et finances
Daniel Dubois 18/12/2012

«Projet de loi relatif à la mobilisation du foncier public en faveur du logement et au renforcement des obligations de production de logement social-Explication de vote sur l՚ensemble»

M. Daniel Dubois

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, si nous partageons, je le redis une nouvelle fois ce soir, les objectifs du projet de loi, plus particulièrement celui qui est relatif à la construction de 150 000 logements sociaux par an, nous sommes en désaccord sur les moyens préconisés pour ce faire. Nous nous opposons notamment au relèvement de 20 % à 25 % du taux obligatoire de logements sociaux figurant à l’article 55 de la loi SRU, d’autant que le délai imposé est extrêmement court, l’échéance étant fixée à 2025. Les communes qui n’atteindront pas cet objectif subiront un quintuplement des pénalités. Or le dispositif que vous avez prévu n’intègre pas le parcours résidentiel, ne prend pas en compte l’accession sociale à la propriété et occulte totalement le fait communautaire, qui est pourtant, cela a été très longuement dit précédemment dans cet hémicycle, favorisé dans bien d’autres domaines. Surtout, vous remontez au niveau national les ponctions financières opérées à l’échelon territorial. Je l’ai souligné en introduction, l’État commande, l’État contrôle : très bien ! Mais l’État pénalise ceux qui vont agir et il ne paie pas. La problématique, qu’on le veuille ou non, est bien sûr de savoir s’il existe une volonté politique pour avancer, mobiliser du foncier et, ensuite, injecter directement l’argent public, qui ne doit pas faire défaut, pour construire des logements sociaux. Chacun le sait, ce sont aujourd’hui les collectivités locales qui mettent le plus d’argent pour construire du logement social, entre 10 000 et 30 000 euros, alors que l’État investit 600 euros, en moyenne, pour financer un logement PLUS. À nos yeux, ce n’est pas le bon moment pour pénaliser encore davantage les communes, elles qui, dans les années à venir, subiront la baisse de la DGF. Cela étant dit, nous sommes tout à fait conscients de la nécessité de construire plus de logements locatifs. Nous nous étions opposés au texte examiné en septembre. Dans le cadre de ce deuxième débat, la très grande majorité du groupe de l’UDI-UC s’abstiendra.