Les questions

Education et enseignement supérieur
Françoise Férat 17/05/2011

«L՚apprentissage»

Mme Françoise Férat 

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, la formation en alternance est malheureusement bien trop souvent victime de préjugés, certains la reléguant au second rang des formations. Or, nous le savons, elle est, bien au contraire, un véritable levier qui, par son efficacité, permet d’insérer rapidement et durablement les jeunes dans le monde du travail. C’est pourquoi il est impératif de travailler son image afin qu’elle soit perçue à sa juste valeur : la formation en alternance est une formation d’excellence. Si, en termes de débouchés, nous pouvons nous féliciter que plus de huit jeunes sur dix trouvent un emploi à l’issue de leur formation, nous devons, en revanche, regretter que bon nombre de classes, et donc de métiers, disparaissent faute de vocation. Cette crise est avant tout la conséquence d’une information et d’une communication insuffisantes. La création d’universités régionales des métiers de l’artisanat pourrait certainement rendre plus attractive et plus accessible la formation aux métiers de l’artisanat. Je tiens à saluer les annonces du Gouvernement en faveur de l’apprentissage et la volonté qu’il manifeste en ce sens. Je pense, notamment, aux mesures prévues pour informer les chefs d’entreprise sur les avantages qu’ils auraient à embaucher en alternance afin de les inciter à opérer un tel choix. Cependant, il est important de travailler également sur le statut de l’apprenti. Aujourd’hui, les apprentis ne bénéficient pas des mêmes prestations sociales que les étudiants. Je pense, notamment, aux bourses, aux aides au logement, aux transports… Le Président de la République a annoncé que, désormais, les étudiants et les apprentis auraient le même statut. Je ne peux que saluer cet engagement. Madame la ministre, dans quelle mesure ce changement interviendra-t-il ? Par exemple, les droits d’accès à une bourse seront-ils bien les mêmes ? Je soulignerai par ailleurs l’insécurité financière à laquelle doit faire face l’apprentissage. En effet, malgré les contrats d’objectifs et de moyens, les conditions de financement varient fortement d’une région à l’autre. Le Gouvernement s’est engagé à réorienter les financements issus de la taxe d’apprentissage. Celle-ci pourrait être versée directement aux CFA. Pourriez-vous, madame la ministre, nous donner plus de précisions quant à cette stabilisation du financement de l’apprentissage ?

Réponse du ministre 

Nadine Morano : Madame la sénatrice, les chiffres que vous citez sont essentiels et chacun devrait les connaître. Oui, 80 % des jeunes ont un emploi dans l’année qui suit la fin de leur formation par alternance. Vous avez également rappelé que l’apprentissage souffrait encore d’une mauvaise image auprès des jeunes et des familles, surtout en ce qui concerne la formation prébac. Il convient d’y porter remède. À cette fin, nous avons lancé samedi dernier, et pour trois semaines, une campagne de communication sur toutes les chaînes de radio afin de valoriser et de revaloriser l’apprentissage