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Affaires étrangères et coopération, Budget
Yves Pozzo di Borgo 27/11/2015

«Aide au développement - Une nouvelle façon d’aborder le problème : les financements innovants, Yves Pozzo di Borgo, Sénateur de Paris»


PLF 2016- Mission Aide au développement - 
Yves Pozzo di Borgo, Sénateur de Paris, Aide au développement : une nouvelle façon d’aborder le problème : les financements innovants

Yves Pozzo di Borgo, Sénateur de Paris, est intervenu ce jour sur la mission Aide publique au développement –APD- dans le cadre du budget 2016. Pour le Sénateur « s’il existe un consensus pour affirmer que les déséquilibres mondiaux doivent être corrigés et que l’effort français en la matière doit-être soutenu, il est nécessaire de raisonner différemment et d’avoir de nouvelles formes innovantes de financement ».   « Jamais dans l’Histoire notre monde n’a été aussi riche et pourtant, jamais les inégalités de richesses entre les peuples et les Nations n’ont été aussi marquées » s’alarme Yves Pozzo di Borgo. Pour le sénateur « la globalisation financière et commerciale ne s’est pas accompagnée d’une mondialisation de la solidarité ». Ces inégalités sont si criantes et insupportables qu’elles font le lit du ressentiment, de la haine et de l’extrémisme. « Lutter contre ces inégalités est une nécessité d’ordre public pour juguler des menaces désormais globales » explique-t-il.   Pour le Sénateur « l’APD a été sacrifiée à l’incontournable assainissement des comptes publics. Cette aide n’a cessé d’être réduite, elle est diminuée de 6 % dans le budget 2016, soit une diminution de 160 millions d’euros ».   Les pouvoirs publics commencent à mesurer la nécessité de réformer notre outil de solidarité mondial. La conférence d’Addis Abeba de juillet dernier a mis l’accent sur les opportunités de diversification du financement de l’APD. Pour Yves Pozzo di Borgo, « il est nécessaire de diversifier le financement de l’APD. Il faut mettre en place des financements innovants, c’est-à-dire des financements spécifiques et localisés à l’image du micro-crédit, ou de canaux plus larges érigés au plan mondial ».   Yves Pozzo di Borgo rappelle que la France a joué un grand rôle au début des années 2000 avec la création de UNITAID, très actif en matière de lutte contre le SIDA, en Afrique notamment : « l’action d’UNITAID est financée par une taxe mondiale sur les billets d’avions mais ce modèle reste fragile. La baisse de 25 millions d’euros l’année dernière de la contribution Française à UNITAID correspondrait à une perte de 20 millions de traitements contre le paludisme et de plus de 200 000 traitements contre le sida pour les enfants ».   Instaurée en 2011, la taxe sur les transactions financières a concentré de grandes espérances. « Pourtant son produit demeure inférieur aux espoirs, elle reste une taxe essentiellement nationale et le débat européen sur le sujet n’avance pas » déplore le sénateur.   « On peut saluer les initiatives privées comme la création de la fondation « Energies pour l’Afrique » de Jean-Louis Borloo. En revanche, méfions-nous des effets d’annonces à chaque conférence internationale et concentrons notre réflexion et notre effort sur des dispositifs permettant de répondre à des problèmes ciblés et localisés au sein des pays les moins avancés » conclut le sénateur.