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Economie et finances, Emploi, Fonction publique, Santé, Travail
27/02/2014

«Jean Arthuis : « Les 35 heures à l’hôpital sont un fiasco ! L’utopie et le mirage ne peuvent plus masquer la lâcheté politique »»

Jean Arthuis : « Les 35 heures à l’hôpital sont un fiasco ! L’utopie et le mirage ne peuvent plus masquer la lâcheté politique »

Le Sénat a débattu ce jour, à la demande du groupe UDI-UC, sur le bilan des 35 heures à l’hôpital. « Un sujet symptomatique » pour Jean Arthuis « au moment où le Président de la République entend réduire de 50 milliards les dépenses publiques. » Pour Jean Arthuis, « S’agissant de l’hôpital, la situation est alarmante : face aux rythmes de travail et attristés par la dégradation de la qualité d’un service auquel ils sont attachés, les agents des hôpitaux sont en souffrance. Un profond malaise affecte les établissements sanitaires, notamment les maisons accueillant des personnes âgées dépendantes. La sécurité est en danger. Le rythme des toilettes corporelles et le nettoyage des chambres devient sommaire. Les plaintes et doléances se multiplient de la part des résidents et de leurs familles. » Destinées à lutter contre le chômage, Jean Arthuis rappelle que les 35h00 ont été votées en « Faisant fi de tous les arguments économiques et sociaux, ignorant les enjeux de compétitivité liés à la mondialisation, réfutant les risques de délocalisations d’activités et d’emplois, niant les signes d’accélération de la désindustrialisation. » Pour Jean Arthuis « Quand bien même les 35 heures auraient pu répondre à l’objectif dans le secteur marchand, ce que la pratique a évidemment infirmé, elles n’avaient aucun sens dans la fonction publique alors que le déficit public était déjà massif. L’extension des 35h00 à la fonction publique n’a fait qu’aggraver la dérive budgétaire. Pire, les conditions de travail en milieu hospitalier et dans les établissements médico-sociaux se sont dégradées au point de mettre en péril la sécurité et le respect dû aux personnes, aux patients comme aux agents. Bref, c’est un fiasco ! » Sur le terrain, la multiplication des journées de RTT créé des perturbations dans les services. Dans les maisons de retraite et les EHPAD, dans les établissements accueillant des personnes handicapées ou âgées, dans les foyers d’hébergement de jeunes pris en charge par l’aide sociale à l’enfance, les prix de journées atteignent des niveaux difficilement supportables par les pensionnaires ou leurs familles. Les emplois d’avenir et les contrats jeunes se multiplient : « A défaut de réformer le statut de la fonction publique, ou certaines conventions collectives, la précarité se développe dans les établissements du secteur sanitaire. » Se pose également la question de la prise en charge de la dépendance : « Je veux interroger le Gouvernement à propos de son projet de loi sur l’autonomie, qualifié « grand chantier du quinquennat » Les attentes sont vives. Pour y répondre, de nouveaux moyens vont devoir être mobilisés. Combien de milliards ? Quel plan de financement ? » « L’heure est venue de prendre la mesure des conséquences et, pour le Gouvernement de sortir enfin du déni de réalité. » L’équation est simple : « Il faut réduire de 50 milliards d’euros le montant des dépenses publiques. La remise en cause des 35h00 doit contribuer à cet effort. » Il convient donc d’y porter remède : « Le retour aux 39h00 ne peut plus attendre. Les modalités doivent faire l’objet de dialogue et de négociation. C’est désormais une affaire de lucidité et de courage, pour les responsables politiques comme pour les partenaires sociaux. L’utopie et le mirage ne peuvent plus longtemps masquer la lâcheté politique. »