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Affaires étrangères et coopération, Défense
Yves Pozzo di Borgo 24/09/2014

«Yves Pozzo di Borgo : « Le groupe UDI-UC soutient l’intervention en Irak »»

Yves Pozzo di Borgo : « Le groupe UDI-UC soutient l’intervention en Irak »

" L'Etat islamique est un cancer géopolitique. Au delà de la seule intervention militaire, des solutions politiques doivent être trouvées dans le monde musulman face au défi idéologique que représente le Djihad ". Après avoir alerté en juin dernier le Gouvernement sur la situation des chrétiens d'Orient en Irak, Yves Pozzo Di Borgo, sénateur de Paris et Vice-Président de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat est intervenu aujourd'hui lors du débat suivant la déclaration du Gouvernement relative à l'intervention de la France en Irak. Le sénateur de Paris, ainsi que l'ensemble des sénateurs du groupe UDI-UC, soutient l'intervention. D'après Yves Pozzo Di Borgo " L’état islamique est né de l’échec de l’intervention américaine en Irak, du refus du Président Bashar Al Assad de permettre une vie démocratique dans son pays et de l’impuissance de la scène internationale à résoudre la guerre civile syrienne qui en a suivi et qui sévit depuis 2011 ». Toutefois, pour Yves Pozzo Di Borgo, il apparait que traiter la question sous l'angle de la seule intervention en Irak est une lecture trop stricte d'un problème aujourd'hui devenu global : " Le terrorisme islamiste a pendant longtemps été traité comme un unique problème sécuritaire. Le djihadisme est une menace globale et l’Etat islamique n’en est que l’un des avatars. Or, il n’est ni un problème strictement occidental ou strictement oriental. Les attentats du 11 septembre 2001 avaient déjà montré aux Américains et au monde que ce n’était pas un problème terroriste mais un problème politique mondial. Il semble au regard des documents découverts en mai 2011 dans la cache de Ben Laden que celui-ci concevait le djihadisme comme un projet politique global. Malgré l’affaiblissement d’Al Quaïda, remplacé par les islamistes Daesch, la diffusion  de cette idéologie guerrière bouscule le monde arabe mais aussi le monde musulman dans son ensemble. Nous pouvons l’observer en Libye depuis la chute du régime de Kadhafi mais aussi en Syrie, en Afrique saharienne, au Nigéria. » De nombreuses questions demeurent néanmoins sur le plan stratégique : légalité internationale des frappes américaines en Syrie, position de la France sur le dossier syrien, financement de l'État islamique, soutenabilité de notre force de projection déjà engagée au Mali et en Centrafrique, financement de cette intervention dans le cadre de la trajectoire établie par la loi de programmation militaire. Le Sénateur de Paris a largement questionné Jean-Yves Le Drian, Ministre de la Défense sur ces sujets. Au delà, Yves Pozzo Di Borgo s'interroge sur les prolongements de la crise actuelle : " Le monde musulman est plus vaste que le seul Proche Orient. Le risque de déstabilisation charrié par le djihadisme est donc très grand. Je pense à l’Asie centrale, au Caucase, au Pakistan, je pense à l’Indonésie, je pense aussi aux Philippines. Quelles institutions peuvent parvenir à endiguer la prolifération du djihadisme et comment la démocratie peut-elle s’imposer dans l’aire arabo-musulmane ? Une seule certitude, au-delà de la nécessaire action militaire, gardons à l’esprit que seule des solutions politiques issues du monde musulman permettront de régler ce conflit idéologique."