« L’Union européenne, colonie du monde numérique » - Catherine Morin-Desailly présente un rapport sur la gouvernance européenne du numérique
Après l’écriture et l’imprimerie, Internet aura révolutionné le monde. Aujourd’hui, quelques grands acteurs privés non-européens dominent le web au point qu’ils deviennent rivaux des Etats. Se pose alors la question de la place de l’Europe dans cette nouvelle géographie. C’est dans ce contexte que Catherine Morin-Desailly, sénatrice UDI-UC, présente aujourd’hui un rapport intitulé « L’union européenne, colonie du monde numérique » Dans ce texte, la sénatrice appelle« à une prise de conscience politique des enjeux du numérique pour la souveraineté de l’Europe. »
Pour Catherine Morin-Desailly, sénatrice UDI-UC de la Seine-Maritime, vice-présidente de la commission des Affaires européennes et présidente du groupe Média et nouvelles technologies au Sénat, le numérique est, pour l’Union européenne, à la fois un gisement de croissance et un enjeu de civilisation. L’UE l’a bien identifié puisqu’elle a fait de cet enjeu l’un des axes constitutifs de la « Stratégie numérique pour l’Europe. » Si l’UE tente de dégager le surplus de croissance par le biais de son Agenda numérique, la sénatrice affirme :
« Il manque une envergure politique alors que sont en jeu la souveraineté de l’UE et un nouvel enjeu de civilisation. »
Après 6 mois de travaux et plus de 70 auditions, la sénatrice est convaincue de la nécessité d’appeler à une prise de conscience collective :
« L‘Europe est en passe de devenir une colonie du monde numérique ; elle devient subrepticement dépendante de puissances étrangères et dans le même temps le sous-développement la guette. »
Le numérique défie la vieille Europe : il ébranle la puissance économique traditionnelle, il se joue de l’impôt, des règles du droit… la souveraineté des Etats Nations varie en proportion de l’implantation respective des opérateurs Internet.
La faible présence de l’UE sur le web pose notamment deux questions : celle de la souveraineté de l’UE sur les données qu’elle produit en ligne, par exemple les données de paiement, et la survie de l’identité européenne dans un monde qui devient « tout numérique »
« L’échelon national n’est pas pertinent pour appréhender la révolution numérique : seule l’Union européenne a le poids nécessaire pour influer dans cette nouvelle géographie du cyberespace. » soutient la sénatrice. Aussi l’UE ne doit-elle pas être
« un simple consommateur dans le cyberespace mais plutôt une cyberpuissance dans le monde numérique ».
Pour répondre à ce défi, le rapport présenté ce jour comprend 30 propositions articulées autour de 2 objectifs : faire de la souveraineté numérique un objectif politique pour l’UE et faire de l’UE une opportunité pour l’industrie numérique européenne.
Pour Catherine Morin-Desailly,
« L’Europe est à la croisée des chemins. La crise financière l’oblige à faire le choix entre l’intégration et le chaos. Ce choix coïncide avec la révolution numérique. L’Europe ne peut se résigner au statut de colonie dans le monde numérique. Le web européen ne peut devenir une autoroute pleine de camions chinois transportant des marchandises américaines. J’espère que ce rapport contribuera à unifier l’Europe autour d’une vision politique et à lui donner une véritable ambition dans le monde numérique. »
Lire le rapport
« L’union européenne, colonie du monde numérique »
