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Yves Pozzo di Borgo 18/12/2015

«Conseil européen : « L’Europe est la seule véritable perdante du maintien des sanctions contre la Russie » Yves Pozzo di Borgo Sénateur de Paris, Vice-président de la commission des affaires européennes»

Yves Pozzo di Borgo, Sénateur de Paris, Vice-président de la commission des affaires européennes - Conseil européen : « L’Europe est la seule véritable perdante du maintien des sanctions contre la Russie »

Yves Pozzo Di Borgo, sénateur de Paris et vice-président de la commission des affaires européennes du Sénat regrette que le Conseil européen s’oriente vers une prorogation de six mois des sanctions à l’encontre de la Russie. D’après le sénateur de Paris « Cette décision est un non-sens économique. Les échanges commerciaux entre l'Union européenne et  la Russie ont perdu 15% depuis 2014. Nous avons perdu 20% d’investissements directs russes au sein de l’Union et près de 25% en Allemagne. Plus d’un million d’emplois ont été perdus dans l’ensemble de l’Union du fait des sanctions. » Yves Pozzo Di Borgo s’inquiète plus particulièrement des conséquences de cette décision pour l’économie française : « La France est le premier pays européen représenté par ses entreprises en Russie. Plus de 1200 sociétés françaises y sont présentes. La poursuite de ces sanctions est une très mauvaise nouvelle pour elles. Par ailleurs, c’est un très mauvais signal pour les groupes qui souhaitent trouver en Russie des relais de croissance. Plus de 40 PME importantes sont actuellement bloquées dans leurs projets d’implantation, notamment par les banques qui craignent les conséquences d’éventuelles sanctions américaines ». Par ailleurs, le sénateur de Paris s’interroge sur l’opportunité de cette décision : « La Russie tâche de donner des gages à l’Europe en faisant son possible pour respecter les accords de Minsk et en s’engageant activement sur le front syrien. Nous ne pouvons d’un côté de la méditerranée la considérer comme une alliée et comme un adversaire de l’autre ». Pour Yves Pozzo Di Borgo, cette décision sera lourde de conséquences à l’avenir : « L’Europe est la grande perdante de cette politique de sanctions. Les échanges russo-américains ont augmenté de 10% depuis 2014. Dans le même état d’esprit, la Chine prend des positions commerciales partout où les pays européens reculent, l’Allemagne notamment. La poursuite des sanctions ne saurait désormais répondre à l’intérêt européen. » Concernant les autres questions encore en cours de discussion au sein du Conseil européen, Yves Pozzo Di Borgo se félicite de la fermeté des pays-membres face aux exigences britanniques : « Alors que cette réunion du Conseil européen était très attendue sur les questions de lutte contre le terrorisme et de traitement de la crise migratoire, il est encourageant de voir que les pays-membres sont prêts à défendre les acquis européens bien que la gestion du dossier russe semble dénoter que nous peinons encore à comprendre clairement où sont nos intérêts face aux Etats-Unis et à la Chine ».