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Aménagement du territoire, Collectivités territoriales
Jean-Marie Bockel 15/12/2014

«Jean-Marie Bockel - "L’Alsace n’est pas la variable d’ajustement de la réforme territoriale"»

Jean-Marie BOCKEL, Sénateur du Haut-Rhin, ancien ministre, vice-président de l’UDI est intervenu en séance aujourd’hui au Sénat dans le cadre de la nouvelle lecture du projet de loi relatif à la délimitation des régions.

Pour le Sénateur, « les critiques ne manquent pas sur ce projet de réforme territoriale. Le Gouvernement a décidé depuis le début de mettre la charrue avant les bœufs, alors que la clarification des compétences aurait dû être le point de départ de toute réforme. » « Je demeure aussi convaincu qu’aucune réforme territoriale ne pourra produire pleinement ses effets sans une réforme de l’Etat. C’est là un préalable indispensable ! Or, je constate que l’exécutif semble bien peu enclin à faire bouger les lignes à ce sujet… », souligne Jean-Marie BOCKEL. Par-delà ces critiques, le Sénat a examiné ce texte de manière constructive. « Nous avons apporté des modifications substantielles – notamment sur le droit d’option – et établi une carte équilibrée et cohérente, en rejetant la trop grande région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne », rappelle-t-il. « Pourtant, le Gouvernement continue de se montrer complétement fermé et veut imposer sa carte à 13 régions. Dans ce contexte, la commission mixte paritaire n’avait aucune chance d’aboutir », regrette le Sénateur, qui réfute les arguments avancés pour reformer la grande région Est. « L’argument de la taille critique ne tient pas. Le vrai enjeu est plutôt de s’atteler aux questions de gouvernance. A cet égard, l’Alsace souhaite s’inscrire dans une démarche innovante à travers une union des collectivités alsaciennes, qui répondrait aux objectifs de simplification et de proximité. » « L’Alsace, région au cœur de l’Europe, n’est pas dans le repli. Mais la carte telle qu’elle a été modifiée par l’Assemblée nationale a été perçue comme une provocation par les Alsaciens, ce qui n’a pas manqué, hélas, de nourrir un discours autonomiste, ultra marginal depuis 70 ans. Le républicain que je suis ne peut d’ailleurs que déplorer les propos outranciers de quelques-uns », affirme l’élu alsacien. « A l'heure de cette ultime lecture, dont l'issue ne laisse guère de place à l'optimisme, je regrette que l'Alsace apparaisse comme une variable d'ajustement, et que la voix de notre Haute Assemblée ne soit pas suffisamment écoutée. Une démarche pleinement concertée eût été pourtant indispensable pour poser les jalons d'une réforme territoriale réussie. » « Moi qui ait voté les lois de décentralisation de 1982, j’attendais du Gouvernement qu’il initie un nouvel acte de décentralisation, mais le compte n’y est pas. Cette réforme manque de souffle ! » conclut le Sénateur.