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LES COMMUNIQUÉS
Affaires étrangères et coopération, Défense
14/01/2015
«Aymeri de Montesquiou - « Eradiquer Daesh nous oblige à remettre en cause nos a priori »»
Aymeri de Montesquiou, sénateur du Gers, Vice-Président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des forces armées, est intervenu ce jour au Sénat à l’occasion du débat sur la prolongation de l’intervention des forces armées en Irak : « Aujourd’hui, la guerre est sur notre sol. Pour la gagner en France, il faut d’abord la gagner en Irak et en Syrie. C’est pourquoi notre groupe UDI-UC votera pour la prolongation de notre intervention en Irak ».
Un seul objectif : détruire Daesh. « Il faut détruire Daesh pour des raisons humanitaires afin de protéger les populations locales, faire cesser les massacres abominables de milliers de Chrétiens, de Yazidis, de Sunnites modérés et de Chiites, faire cesser les viols et le commerce de petites filles. Il faut détruire Daesh pour des raisons de sécurité intérieure. Combien de Kouachi, de Coulibaly, présents sur notre sol, équipés de kalachnikov, de RPG, d’explosifs par des cellules dormantes sont prêts à exécuter des policiers, des juifs, des journalistes ? »
Or, très vite, comme les derniers mois l’ont montré, « Daesh a su s’adapter aux frappes aériennes en se mêlant à la population des villes et des villages. Il est donc absolument impossible de l’éradiquer sans forces au sol ».
Se pose alors la question des forces qui peuvent être mises en œuvre.Pour Aymeri de Montesquiou, la réponse nous oblige à remettre en cause un certain nombre d’a priori : « Les forces qui peuvent contenir au sol sont les Kurdes. Le PKK est la force la plus efficace sur le terrain mais nous ne coopérons avec lui que de façon occulte car il est considéré comme une organisation terroriste. »
« Le terrible danger que représente Daesh et notre objectif d’efficacité doivent amener notre diplomatie à œuvrer pour que les négociations pour la paix qui se déroulent entre le PKK et la Turquie aboutissent. Nous devons aussi convaincre la Turquie de participer activement, ne serait-ce que du fait de sa large frontière avec les théâtres d’opérations. » poursuit le sénateur.
Quant à la reconquête des 200 000km² contrôlé par Daesh, « La seule force capable de le faire, c’est l’Iran. Il lutte en Syrie contre l’armée islamique par l’intermédiaire du Hezbollah. Il effectue des frappes aériennes en Irak et approvisionne les milices chiites en armes. Pour éradiquer Daesh, quelle autre solution qu’une coordination avec l’Iran ? Elle sera certainement difficile car cela représentera un véritable aggiornamento pour notre diplomatie. Mais il n’y en a pas d’autres ».
Pour le sénateur, alors que notre contribution militaire fortement symbolique n’est aujourd’hui que mineure, « nous pouvons jouer demain un rôle politique majeur par notre action diplomatique. Dans notre action pour coordonner les acteurs, nous devons introduire aussi la Russie et la Turquie dans le débat. »
« Nous devons élargir à la Syrie les frappes aériennes, sous peine de faire de ce pays un sanctuaire pour Daesh. Poursuivons l’opération « Chammal » en l’élargissant à la Syrie. Poursuivons des livraisons directes d’armes lourdes aux Kurdes d’Irak, la présence de forces spéciales, les frappes aériennes. Faire la guerre pour la gagner, c’est porter au plus haut le pragmatisme » a conclu le sénateur.